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Avant de s'interroger sur l'accessibilité des pages web aux handicapés, on peut se demander ce que fait la société -tout court- pour aider les personnes atteintes d'handicap. Et sur ce plan, l'Éducation Nationale fait fort...
Voici le cas sidérant de deux élèves. Pour des raisons de confidentialité, la section et le nom des élèves sont changés.
Le premier, Thomas, a eu dernièrement un accident de scooter : genou broyé.
Thomas a 16 ans, sort de 3ème technologique, habite à 50 km d'Évreux chez sa maman dont le contrat CES vient d'être arrêté. Je passe sur les problèmes financiers et administratifs que cette dame rencontre pour élever ses 4 enfants...
Les jeunes sortant de 3ème T ne peuvent que très rarement reprendre une seconde dite "classique". Pour certains métiers, seul le BEP est possible, il était donc normal qu'il se retrouve chez nous en seconde BEP XXX. Personne, auparavant, ne lui a dit que le délabrement de son genou risquait de rendre impossible ces études. Et c'est là que cela devient scandaleux.
Le médecin scolaire repère très vite ce problème. Début octobre, on lui dit qu'il va devoir changer d'orientation... Et le temps passe, passe, passe...
Thomas continue à se lever aux aurores tous les jours pour venir dans un lycée dont il ne peut suivre l'essentiel des cours : l'atelier lui est interdit. J'ai beau presser, chaque semaine, mon proviseur adjoint (qui fait ce qu'il peut de son côté) pour débloquer la situation, le dossier reste coincé dans un bureau de l'I.A.
Hier, enfin, une solution est proposée : il va être inscrit au C.N.E.D et une aide à domicile va lui être apportée. Mais toujours pour un BEP XXX !
Entre temps, comme il n'a pas pu faire ses 4 séances de rééducation hebdomadaires à cause des ses journées passées à Évreux pour rien, l'état de son genou a empiré...
On dit "Merci le Mammouth" !
Le cas de Steve, 16 ans, est peut-être encore pire.
C'est en décembre dernier que Steve a eu, lui aussi, un accident de scooter.
Sa route a croisé celle d'un conducteur ivre. Bilan : trois mois de réanimation, cassé de partout, grave traumatisme crânien, il perd aussi son acuité visuelle, son audition, et se retrouve avec d'importants problèmes de mémoire. Bref : la totale.
Mais Steve est volontaire et la XXX est sa passion, il veut aller jusqu'en bac pro.
Ses problèmes de santé, il en parle bien sûr, mais sans étalage, juste pour expliquer son attitude parfois "lunaire". On l'excuse.
Comme sa motricité n'est, miraculeusement, pas aussi atteinte que celle de Thomas, il n'a pas de dispense d'atelier. Nous (les enseignants de l'équipe) avions donc tendance, sans informations complètes de son état de santé, à le considérer comme un élève "normal".
Erreur ! On vient de lui signifier que sa perte d'audition et sa mauvaise vue ne peuvent lui permettre de poursuivre en XXX. Mais il ne peut pas faire autre-chose non plus !
Steve est atterré : "Ils" sont fous !
, me dit-il, je veux continuer ici : j'y suis bien ! Je vais bien !
Je ne sais pas comment va évoluer cette histoire. Mais d'ors et déjà, je suis sidérée devant la tournure des événements.
Pourquoi ne l'a t-on pas mis en garde plus tôt de cette éventualité ? Comment se fait-il qu'on l'ait laissé s'orienter vers une filière professionnelle ? Pourquoi ne découvre-t-on que maintenant, mi-novembre, qu'il ne peut continuer dans cette voie ?
Seulement 16 ans, et déjà tant de blessures physiques et psychologiques... Ont-ils vraiment besoin qu'on en rajoute ? Qui est responsable de ces lenteurs ? de ces négligences ? Je ne sais pas. Mais à ce stade c'est proprement inqualifiable.
"Merci le Mammouth".