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Jeudi 21 juin 2007 | link |

Hier

"Le Jeunisme"

Il y avait d'abord le racisme, ce mépris pour certaines races prétendument inférieures. Il y avait aussi le sexisme, cette discrimination fondée sur le sexe, qui relègue les femmes dans des rôles subalternes. Voici maintenant le jeunisme, la haine des jeunes, qui se répand comme un nouveau fléau moral et social. Comme une psychose collective.[...]

En vérité, comme tout racisme, ce racisme anti-jeune naît de l'angoisse, engendre la ségrégation et résulte finalement d'une duperie.[...]

Va-t-on transformer toute une classe d'âge en génération perdue, sacrifiée ? Va-t-on consentir à ce gâchis, à cette défaite ? En attendant, être jeune en 1975 c'est souvent l'angoisse et la détresse. Comme en 1932, quand Nizan écrivait : J'avais vingt ans. Je ne laisserai jamais dire que c'est le plus bel âge de la vie.

Roger-Gérard Schwartzenberg ; Le Monde du 23 octobre 1975.

Eh oui, cet article date de 1975. Plus de trente ans après, il n'a pas pris une ride (contrairement à d'autres, ahem...).

Pourquoi ces extraits ?
Parce que ma fille passait l'oral de français ce matin et que ce texte était celui sur lequel j'ai été interrogée le 19 juin 1979, au même âge qu'elle.

Drôle d'oral d'ailleurs : un examinateur qui oublie de m'appeler et m'accuse d'être partie au moment de l'appel (je n'avais pas bougé du couloir), qui n'avait qu'une envie : fumer sa gitane (qu'il a fini par griller sous mon nez), qui m'interroge sur un texte que je n'avais pas étudié pendant l'année, et finalement qui passe les 5 premières minutes de l'entretien à essayer de me déstabiliser par des interruptions saugrenues et inutiles.
J'en garde un stress incurable des oraux et des prises de parole devant une assemblée.

Je m'en souviens comme si c'était hier. D'ailleurs, c'était hier...

Dédicace

Pour Nicolas...

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