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Mardi 8 janvier 2008 | link |

DémoCratie, DémoSarkie

Je veux à présent aller plus loin, plus vite, plus fort dans le rythme des réformes. [...]
Naturellement, je veillerai à ce qu'un dialogue puisse avoir lieu avec les partenaires sociaux [...]
Je voudrais, cependant, qu'on ne se méprenne pas sur le sens de cette volonté de dialogue. Dialoguer n'est pas cogérer et si certains, en d'autres temps, ont pu faire cette confusion, ce ne sera pas mon cas.

C'est pourquoi, si le dialogue social s'avère ne pas être une forme d'accompagnement, mais un outil de blocage des réformes, je saurai prendre mes responsabilités et faire appliquer le projet pour lequel a été élu le Président de la République et dont il m'a rappelé les objectifs dans la lettre de mission qu'il m'a adressée.

Xavier Darcos

Et c'est sur cette excellente déclaration, où toute la valeur des mots "concertation", "dialogue" et "démocratie" prennent leur sens, que l'on continue la mise en place des bac pros 3 ans (sans aucune concertation ni des inspecteurs, ni des chefs d'établissements et encore moins des enseignants et de leurs élèves, et dans la précipitation la plus totale).

Ce soir, donc, un petit mail de notre proviseur adjoint, nous transmettant l'information suivante :

Le rectorat me demande la composition des équipes pédagogiques des bac pro 3 ans ( Cf doc joint).
Je vous demanderais de m'indiquer avant le 22 Janvier 08 si vous souhaitez intervenir sur les 1 ére année BAC PRO 3 ans.

Je n'en décolère pas. Notre PALP n'y est évidemment pour rien, mais c'est la première fois, en presque 20 ans de carrière, que je vois le Rectorat demander aux chefs d'établissements de faire remonter le nom des professeurs intervenant dans telle ou telle matière pour des filières précises, et ce au mois de janvier !

  1. On ne connaît même pas les horaires qui vont être appliqués dans ces sections ! (pas de DHG, les spécialistes comprendront)
  2. Pas de programmes pour ces formations ! (je me demande toujours comment on va gérer le programme de physique en section maintenance, là aussi, les spécialistes apprécieront)
  3. Et surtout, en quoi cela regarde t-il le Rectorat ? et par extension le ministère...

Mais qu'est-ce que c'est que ce bazar ? Encore une fois, à qui profite le crime ?

Mais attends donc de voir avant de juger, m'avait dit ma chère maman quelques jours après les élections.
Ah, pour voir, je vois ! Sarko fait son Jogging, Sarko sur le Yacht, Sarko Divorce, Sarko à DysneyLand, Sarko chez les Cheminots, Sarko reçoit Khadafi, Sarko en Egypte avec Carla, Sarko fait des Réformes au Bulldozer. Omnipotent, omniprésent, omni-jet-set. Yeahhhhhh !

Bon, allez, bonne année quand même...

Quand on sait que les affectations relèvent in fine de la prérogative exclusive du recteur (les barèmes et autres mécanismes de mutation obtenus/arrachés par les syndicats ne sont qu'indicatifs)... Cette information fait peur.

Et bientôt le rapport Pochard. Mais à part ça tout va bien. Ce métier devient l'exact opposé d'une sinécure et reste pourtant l'objet de toutes les railleries et de tous les reproches. Au fond, c'est amusant. La Boétie n'a pas fini d'avoir raison.

(Et après pipothélot (qu'on regrette finalement), la poche sera bientôt pleine).

(Bonne année à toi quand même.)

Amitiés. J.

aqb - 08-01-2008 - 22:46

Re bonne année aqb ;-)

Bien évidemment, cette demande précipitée est à l'intention des inspecteurs à qui on a du demander de former, en 4ème vitesse, les enseignants sur les bac pro 3 ans. Je le rappelle, il n'y a pas de référentiel et que nous allons devoir faire des "choix" (sic !) sur tel ou tel chapitre à faire ou ne pas faire.

Mais comme l'année suivante il devrait (quand même) avoir parution de ces fameux référentiels, ça veut dire que tout le travail fait sera peut-être à refaire.

On nous prend vraiment pour des guignols (pour ne pas dire autre chose), et surtout surtout : on prend les élèves pour des cobayes.

Pascale - 09-01-2008 - 17:59

Nous avons eu des infos très sombres ici ce soir -notre recteur semble vouloir plaire à ses maîtres- et qui n'augurent rien de bon pour les lp. Cette réforme brutale s'articuleraient avec une reforme à venir des lycées généraux. Je crains que les diplômes ne disparaissent au profit de "certifications".
Avec Pochard en embuscade, c'est que du bonheur.

J'espère que tu as d'autres bouteilles à la cave, on va en avoir besoin. ;-)

aqb - 10-01-2008 - 23:18

Bah, recteurs, inspecteurs ou profs... que veux-tu, nous sommes fonctionnaires, nous devons fonctionner !

En attendant, dans notre académie, mardi : c'est grève.
http://interplp.free.fr/spip.php?article6

Pascale - 12-01-2008 - 15:21

On navigue à vue et le capitaine prend des décisions aussi hâtives et inconsidérées que pour sa vie privée. Moi, je n'ai pas demandé à me faire épouser par ce nabot.

Cette réforme passée en force va faire de gros dégâts chez les jeunes en rupture avec le système. Pour eux, ce sera l'apprentissage à 14 ans et une vie de misère.

Professeur Carbure - 16-01-2008 - 11:53

Bonjour à vous toutes et tous.

Qu'une réforme passe en force, c'est tout à fait anormal, car c'est prendre les acteurs pour des figurants.

Maintenant Professeur CARBURE, c'est vous qui devriez vous remettre en cause. Depuis longtemps l'apprentissage à 14 ans à former d'excellents professionnels, même sans BAC pro, et une fois à leur compte, je connais plus d'un professionnel qui émarge à plus de 5000 € ce qui doit en faire réfléchir plus d'un.

ZARB - 16-01-2008 - 14:21

Martial, Martial...

Arriver à 5000 euros en faisant du black (car c'est bien comme cela qu'il y arrive n'est-ce pas ?), nous avons déjà eu la discussion, et je t'ai déjà dit ce que j'en pensais.

Les donnes ont changées depuis que nous avons quitté le lycée. Le bac pro de maintenant vaut à peine le BEP que tu as préparé il y a 30 ans. Je te laisse imaginer le niveau des CAP. Et lorsque le ministre prétend que la formation 4 ans perdurera car les CAP pourront reprendre la formation bac pro en 2ème année. C'est faux, c'est un leurre. 90% des CAP qui vont en bac pro se plantent en beauté et abandonnent au mieux au bout d'un an.
Ce n'est pas la qualité de la formation par alternance que Carbure dénonce ici, c'est le niveau "offert" à une grande partie du public que nous accueillions jusqu'à présent en LP.

Mon collègue a raison. Pour un qui s'en sortira avec un CAP, ce seront des dizaines qui iront grossir le rang des chômeurs ou des loufiats. Ahhhh, mais ils auront un diplôme, la belle affaire...

Il y a légitimement des raisons de s'inquiéter pour les plus démunis.

Pascale - 16-01-2008 - 14:48

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