Hier, je disais aux ronchons, avec une brin d'ironie (juste un brin...), qu'ils auraient le temps de rattraper leur journée perdue d'ici leurs 70 ans.
Aujourd'hui c'est Morgat qui tempête contre la fonction publique (surtout celle des transports en fait), car il n'apprécie pas cette seconde journée de galère.
Je n'ai pas du tout envie de me moquer encore, car il y a des choses très intéressantes et très révélatrices dans ses commentaires.
On nous ment, on nous spolie ! Les fonctionnaires et leurs syndicats, je veux dire.
Ils roulent pour eux, rien que pour eux.
Les gens qui ne risquent pas de perdre leur boulot avant la mort emmerdent ceux qui doivent pointer le matin. Moi j'ai le droit de marcher pour aller a un boulot qui ne me paiera pas ma retraite et qui ne me gardera pas jusqu'a 75 ans...
Là j'en vois qui ne comprenne plus. Comment moi, fonctionnaire gréviste, puis-je comprendre un avis aussi tranché et violent ?
Tout simplement parce qu'on ne peut que constater qu'effectivement, certains syndicats, ou plus exactement certains dirigeants syndicaux, n'ont rien à envier à ceux qu'ils sont censés combattre.
Il n'y a pas UNE assemblée générale ou l'un ou l'autre, de tel ou tel syndicat, ne tente pas de ramener la couverture à lui.
Les PLP en ont fait la douloureuse expérience en 2000.
Après nous avoir laissé ramer pendant quelques semaines, le principal syndicat d'enseignants (mais qui ne syndique pas les PLP) s'est bien empressé de nous laisser tomber après avoir eu la tête d'un certain... C.Allègre.
C.Allègre est parti, mais ses réformes sont passées. Et malgré quelques aménagements opérés l'année d'après, nous subissons toujours dans les LP les conséquences d'une réforme mal pensée et mal ficelée, qui pénalise bien plus les élèves que nous-même.
Hier, dans la manifestation, j'ai rencontré quelques salariés de différentes entreprises privées défilant à nos côtés.
Ils étaient amers : ce n'était pas sous l'influence de leurs syndicats qu'ils étaient dans la rue. Néant de ce côté là.
Tous étaient là de leur propre initiative...
Ce sont ces même syndicats qui ont laissé passer, en juillet 1993, le plan Balladur que subissent les salariés du privé à l'heure actuelle. Calcul du montant de la retraite sur les 25 dernières années, 40 annuités, 10% de décote par annuité non effectuée. Scandaleux.
Mon cher Morgat, je peux t'assurer que je mon sang bouillonne vraiment quand je vois ces conditions d'obtention de retraite. Cela me révolte encore plus pour les femmes qui, dans le privé, sont moins payées que les hommes et qui n'arrivent jamais à obtenir une pension complète.
Alors, bien sûr que je roule pour moi quand je fais grève, mais pas seulement. Et je ne suis pas une exception.
De toute façon, il ne faut quand même pas oublier que, contrairement à ce qu'à prétendu C.Allègre, nous ne sommes pas tous mariés à des fonctionnaires. Les retraites du privé nous touchent aussi de très près !
Ma retraite, je ne la conçois pas sans mon mari, non, vraiment pas.
Que faire Morgat ? Devons-nous laisser le gouvernement nous emmener tous à 42 annuités et 6% de décote sans rien dire ?
Sans compter que 42 ans, c'est du provisoire, tu sais bien que le MEDEF en réclame 45..., et qu'il les aura.
A quand un homme politique qui aura le courage de demander aux entreprises de faire preuve de civisme et d'arrêter de délocaliser, de remplacer les hommes par des robots ? D'arrêter de traiter les gens comme des chiens, comme dans le cas de Metaleurop ou bien d'autres ?
Que faire Morgat ? Quels moyens avons-nous à notre disposition pour faire comprendre à nos élus que nous ne voulons pas de ça ? Que c'est injuste, inégal, lamentable.
S'il suffisait de demander, mais non, ça ne suffit pas. Sans épreuve de force, rien : on nous rit au nez.
Que faire Morgat ?
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